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Politique

(Tribune libre) « Membres du PDG, il est temps de faire preuve de courage en vous affranchissant de ce parti moribond, c’est ce que le peuple attend de vous. »

IMG Mathurin Mengue Bibang

Ils n’entendront jamais ce cri « Républicain », mais pour autant Mathurin Mengue Bibang, membre de l’opposition, proche de Jean Ping, a tenu à indiquer aux Pédégistes la voie de sortie honorable d’une formation politique désuète et rétrograde.

Plusieurs Gabonais pourront s’étonner qu’en ma qualité d’opposant, je me mêle de ce qui ne me regarde pas, en m’exprimant au sujet de la vie du parti prétendument ‘’démocratique’’ qu’est le P.D.G

 

En guise de réponse, je leur rétorque que Le Parti ‘’démocratique’’ gabonais a prélevé, pendant plusieurs années sur mon salaire, la somme de dix mille francs CFA par mois, en vue de son fonctionnement et de son implantation sur l’étendue du territoire. Ensuite, j’ajouterai qu’il ne m’a jamais rendu compte de l’utilisation faite des sommes amassées pendant cette période de règne du parti unique, pour ne pas dire inique ; une manne financière qui aurait pu servir à la modernisation de notre pays. Rien d’étonnant à cela, puisque ces sommes ont servi à financer les activités jouissives, à corrompre les électeurs à la veille de chaque élection et à enrichir ses membres, évidemment ceux occupant les postes prestigieux de responsabilité. Par ailleurs, il est le parti au pouvoir dont les actions concernent, en principe, tous les gabonais, moi y compris. Aussi, est-il de mon devoir et de mon droit de m’exprimer pour m’interroger sur les aberrations de ce parti, désormais entre les mains d’amateurs, d’apprentis sorciers et d’ennemis déclarés du Peuple gabonais. La déliquescence du Gabon, après presque 52 ans de confiscation et d’exercice du pouvoir, en rend témoignage.

 

De quoi s’agit-il ? D’une note d’information du « Rapport des auditions de la Commission Permanente de Discipline » du P’’D’’G qui circule de manière virale dans plusieurs forums WhatsApp et sur Facebook. Ce rapport mentionne des sanctions disciplinaires prononcées à l’endroit de 25 membres de parti Etat, Députés et Sénateurs, au motif qu’ils n’ont pas respecté les instructions pour le vote, à l’Assemblée nationale et au Sénat, de la loi très controversée relative à la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon.

 

C’est donc avec frayeur et désolation que j’ai parcouru cette note d’information qui, si elle est avérée, apportera une preuve de plus que la majorité P.D.G à l’Assemblée nationale, au Sénat et dans l’Exécutif, ne représente pas le Peuple gabonais, mais représente leurs propres intérêts. On peut leur prêter ces propos qui leur siéront à perfection : « le peuple nous a désignés pour exposer les idées du P.D.G et non les siennes ».

 

Mais que peut-on encore attendre du Parti « démoccratiqué » Gabonais sinon la gestion calamiteuse du pays et la violation permanente de la Constitution et de la loi qui ne les effraie plus, insensibles qu’ils sont devenus.

 

Concernant particulièrement ce dernier aspect, rappelons au P.D.G, qu’au regard de la Constitution, un parti ne peut donner des instructions lors du vote d’une loi à l’un de ses membres parlementaires, et si d’aventure il le faisait malgré tout, le parlementaire concerné ne peut être traduit devant le conseil de discipline du parti dont il est membre pour non-respect des instructions reçues.

 

Ainsi, conformément à l’article 39 de la Constitution, « aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ». Cet article proscrit en conséquence toute sanction, y compris du parti dont il est l’adhérent, d’un vote émis par un parlementaire dans un sens ou dans l’autre.

 

De plus, durant son mandat, un parlementaire est exclusivement soumis au règlement de la Chambre où il siège (Assemblée nationale ou du Sénat). Or, en matière des mesures disciplinaires applicables aux députés ou au sénateur, aucun règlement ne prévoit des mesures disciplinaires censurant un député ou un parlementaire dont le vote serait contraire aux instructions données par son parti.

 

Au regard de ces précisions, les décisions n° 1, 2, 3, de la Commission permanente de discipline du PDG, portant sanction des camarades, du camarade et de la camarade non seulement violent la Constitution et le règlement de l’Assemblée nationale et du Sénat, mais, au surplus, si leur violation de la Constitutions et desdits règlements n’est pas sanctionnée, elles procèdent à la  modifications de ces textes.

 

Ces mesures disciplinaires prouvent à la fois, que la P.D.G est un parti antidémocratique aussi bien par rapport à ses membres qu’il assujettit, que par rapport au Peuple gabonais qu’il méprise et nargue. Elles confortent également l’idée que le P.D.G détient et exerce le pouvoir en méprisant violemment la Constitution, la loi et la volonté du Peuple gabonais.

 

Soulignons par ailleurs l’incohérence entre ces mesures portant sanction… et le slogan (publicitaire) du P.D.G, à savoir : Dialogue Tolérance Paix. Triptyque qui leur a été servi des années durant à berner les populations, en faisant croire qu’il est le socle de leurs valeurs cardinales. Hélas, il n’en n’est rien !

 

Sans vouloir prendre la défense des parlementaires sanctionnés, car ils sont suffisamment adultes et responsables pour le faire, je cherche encore, alors même que je ne le devrais pas puisque les faits sont là, à comprendre malgré tout comment un parti politique plus que quinquagénaire peut-il se comporter avec autant de cynisme (sans foi ni loi) ? Assurément, c’est en étant impitoyable et en inspirant la crainte, pour ne pas dire la terreur, que le P.D.G a accaparé le pouvoir en 2016 et conforte cette certitude : les Gabonais « [n’attendent] rien de ces gens, ils sont entrain de conduire le pays vers la catastrophe », ce n’est pas moi qui le dis.

 

Je termine enfin mon propos par cette question qui découle des développements qui précédent : « Qui doit diriger le Gabon ? ». Une seule réponse : une élection a été organisée sous supervision d’une mission d’observation de l’Union Européenne. C’est Jean PING qui a gagné cette élection, c’est donc lui qui doit diriger le Gabon, si on veut que le Gabon sorte de l’enfer dans lequel le P.D.G brûle les Gabonais.

 

(*) Homme politique, Membre de l’opposition.

 

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