IMG-LOGO
Accueil Article Trois ans et trois mois après son décès : Le corps d' Honorine Lypéyani est toujours à la morgue
Société

Trois ans et trois mois après son décès : Le corps d' Honorine Lypéyani est toujours à la morgue

IMG Honorine Lypéyani de son vivant.

Confusion totale pour la famille de la jeune femme de 27 ans, Honorine Lypéyani, dont le corps est toujours dans l’une des chambres froides de la morgue de Mouila, après son décès survenu le 1er septembre 2017 dans une cellule de la Gendarmerie de Mandji, chef-lieu du département de Ndolou dans la province de la  Ngounié.

 

Par Wilfrid Kombe Nziengui

Aujourd'hui, cela fait trois ans et trois mois que son corps n'a pas été inhumé malgré les nombreuses réunions qui se sont succédé durant cet intervalle de temps. La dernière réunion date d'un an. Au cours de celle-ci, la famille avait estimé qu’il était temps de faire le point sur cette situation qui n’a que trop duré et d'organiser les obsèques de leur fille. Mais cette volonté avait rencontré un blocage dû au montant de la facture, qui, à cette époque, s'élevait à plus de 5 millions de Fcfa. En plus de trouver les moyens, certains membres de la famille avaient conditionné cette phase par la mise au clair des circonstances ayant occasionné le décès de leur fille. Ils ont à nouveau évoqué, entre autres, le fait que la jeune femme a trouvé la mort, de manière suspecte, dans une cellule de la Gendarmerie locale, trois heures après qu’elle fut mise derrière les barreaux. Ce qui, d'emblée, implique les autorités militaires de Mandji, qui, en plus de faire la lumière sur ce décès, auraient été invitées à solder la facture. Mais chose qui n'a pas été faite.

Une situation confuse qui interroge sur le rôle joué par les responsables de la Gendarmerie de Mandji de l’époque. Le commandant de brigade de Mandji, acteur majeur dans cette affaire, a été affecté dans une autre localité du pays. Les autorités judiciaires de la localité ont toujours soutenu qu’Honorine Lypéyani s’était donné volontairement la mort dans la cellule.

Selon les parents de la défunte, cette thèse ne tiendrait pas. Pour eux, cette version n’aurait qu’un seul objectif : blanchir ces derniers. « Que ce soit l’un ou l’autre, la responsabilité incombe à la Gendarmerie de Mandji. Qu’elle se soit suicidée ou qu’elle ait été assassinée, nous voulons  que la lumière soit faite », a lancé un proche de la défunte.

 

Rappel des faits

La jeune mère de famille avait trouvé la mort dans une cellule de la brigade de Gendarmerie locale dans des circonstances encore obscures, quelques heures après son interpellation à la suite d’une plainte déposée contre elle par sa rivale. C’est sur la base de cette plainte que les gendarmes avaient convoqué les deux parties. Après leurs auditions, les gendarmes avaient décidé de les laisser rentrer chacune chez elle, mais, à quelques mètres de la  brigade, une violente dispute aurait eu lieu entre la défunte et son partenaire. Ce qui va conduire les agents  à rappeler le couple à l’ordre. Ils vont donc décider de les punir, en les enfermant chacun dans une cellule.

 

Mais, quelques heures plus tard, Honorine est retrouvée morte dans sa cellule. Que s’est-il passé ? Son corps inerte gisait dans sa cellule, ce qui avait créé l’émoi et l’incompréhension dans la brigade. Informé de cette triste nouvelle par un gendarme, le conjoint, qui se trouvait dans une autre cellule, aurait automatiquement rendu la défunte responsable de sa propre mort, arguant qu’elle s’était suicidée. La nouvelle de cette mort bizarre dans une cellule de la Gendarmerie s’était répandue dans toute la ville, au point que les agents avaient été pris à partie par les populations en colère.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires