C’est une décision grave que celle prise par Jean Rémy Yama de garder la dépouille de son épouse décédée, le 27 août dernier, à la morgue. L’enseignant d’université, par ailleurs président de la Dynamique unitaire a, dans un courrier envoyé à la ministre de la Justice par ses avocats, informé de ce qu’il procédera aux obsèques de son épouse seulement lorsqu’il sera remis en liberté.
Car, souligne-t-il, nous sommes en pays bantou et la mort d’un conjoint avec lequel on a vécu plus de deux décennies ne se solde pas par 5 minutes de recueillement. Dans nos traditions, poursuit-il, le veuvage obéit à un rituel et la rupture d’un lien martial obéit à un cheminement sacramentel qui ne peut se contenir dans un espace de quelques heures.
Au regard de la situation, les avocats de Yama ont appelé le régime à considérer la situation pour la remise en liberté immédiate de leur client. « Cette situation convoque les valeurs supérieures auxquelles nous croyons profondément. Qu’y a-t-il au-dessus de l’humain ? Vous êtes Ministre en charge des droits humains, c’est une question profonde à laquelle nous vous invitons à méditer », soulignent Me( s) Anges Kevin Nzigou et Eric Moutet.
Non sans rappeler que leur client entend répondre pleinement de ses actes et n’a jamais entendu se détourner de la justice, tant qu’elle reste objective. « Nous vous invitons à prendre la mesure globale de cette situation d’une gravité indescriptible et vous prions d’en tirer les conséquences politico-judiciaire pour poser les marques de la société dans laquelle nous souhaitons vivre. » rajoutent les avocats.
Jean Rémy Yama détenu depuis le 2 mars 2022, avait été arrêté alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Sénégal pour être aux côtés de sa femme souffrante d’un cancer. « Malheureusement, le traitement judiciaire de notre client ne lui a pas permis de soutenir comme il se devait sa compagne. » se désolent Me (s) Kevin Nzigou et Eric Moutet. Pire, l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt de Yama ne lui ont pas permis de procéder à l’évacuation de sa compagne vers la France pour un traitement approprié.
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