Une famille qui n’a pas le droit de rendre les derniers hommages à leur fils. Une veuve qui pleure son époux parti pour l’au-delà alors qu’elle savourait à peine les joies d’un récent mariage. Des enfants à bas âges qui grandiront sans père. Avait-on besoin de rajouter à toute cette tristesse, l’absence d’un hommage du gouvernement de la République à un médecin qui a consacré toute sa carrière à sauver des vies et à soigner des malades ?
Pour peu que l’on soit habité d’un peu d’humanité cette interrogation ne se pose même pas. A défaut d’une déclaration publique du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, le gouvernement qui s’est réuni hier vendredi en Conseil des ministres aurait au moins dû adresser ses condoléances et ceux de la Nation à la famille du Dr Tanguy Tchantchou.
Le gouvernement n’a rien fait de tel se contentant dans un communiqué laconique d’annoncer le prolongement de l’Etat d’urgence pour deux nouvelles semaines. Pas la moindre allusion au décès du jeune médecin comme si le pouvoir en place était étrangement gêné par la disparition de ce médecin qui a longtemps exercé à l’hôpital des instructions des armées Omar Bongo Ondimba.
Pourtant le même gouvernement va dans le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres, se presser de saluer « la détermination constante de Son Excellence Ali Bongo Ondimba face à la pandémie de la Covid-19 ». Tout en félicitant Ali Bongo pour la mise en place d’un fonds d’une valeur de deux milliards 100 millions de Fcfa alimenté par ses ressources propres.
De la propagande inutile, totalement sans intérêt, pour une annonce très critiquée au sein de l’opinion. Voilà qu’un Chef de l’Etat qui échoue à mettre en place dans le pays qu’il dirige une véritable politique de prise en charge sanitaire au service du peuple, passe désormais pour le bienfaiteur qui sort de sa poche deux milliards pour supporter sur six mois les soins des gabonais économiquement faibles. Sans dire ce qu’adviendra cette catégorie de la population après cette généreuse prise en charge. Pourquoi les deux milliards 100 millions ne sont pas plutôt injectés au sein des hôpitaux où il manque du strict minimum pour les prises en charge des patients.
Bref… le régime démontre par cette absence d’hommages qu’il est plus préoccupé par une communication flatteuse, pro domo, au service de sa survie que par un intérêt pour le respect des valeurs humaines.
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