La question est posée au moment en l’espace d’un mois deux actes de vandalisme et de « terrorisme » sont portés aussi bien contre les infrastructures appartenant à l’Etat qu’au Parti démocratique gabonais (PDG). On aurait pu y voir un simple concours de circonstances entre l’incendie de la loge présidentielle au stade d’Engong d’Oyem et l’incendie du siège du parti au pouvoir, si derrière ces actes, il n’y avait pas des messages aux relents de revendications politiques.
Le ou les groupes qui ont posé ces actions s’adressent directement aux tenants du pouvoir précisément à la famille présidentielle pour relever que la politique portée sur le festif (à travers la construction de ce stade) est totalement en déphasage avec les aspirations des populations qui manquent du strict minimum pour vivre (absence d’eau potable, d’électricité, de médicaments). L’attaque du siège du parti démocratique gabonais va plus loin puisque des messages « haineux » à l’endroit de Nourredin Bongo ont été inscrits sur les murs.
Le nord rentre-t-il en rébellion ? Il est exagéré de le dire. Mais par contre, il existe un profond malaise, une colère qui s’installe progressivement dans le septentrion. Une menace désormais à prendre au sérieux avant que la situation ne se complique davantage. Il faudra bien plus que des communiqués de dénonciation, comme celui du ministre des Sports, Franck Nguema ou récemment celui du conseiller porte-parole du parti au pouvoir, Jo Dioumy Moubassango. Il faudra bien plus que des discours promettant la fermeté de la loi pour résoudre la crise qui pointe à l’horizon.
Car, le mal est plus profond que cela. Sauf à vouloir se leurrer, la mise sous éteignoirs des membres de la galaxie Ajeviene, Renaud Allogho Akoué, Tony Ondo Mba, Roger Owono Mba, Julien Engonga a créé un sentiment de frustration chez des populations qui avaient massivement adhéré au vent de « la revitalisation » et de la « redynamisation » impulsé par la galaxie Ajeviene au sein du régime.
L’absence de personnalités de poids au gouvernement et la mise à l’écart des figures emblématiques de la politique comme François Engonga Owono, Emmanuel Ondo Methogo, Christiane Bitougat ne sont pas fait pour calmer les tensions. Bien au contraire, le silence de ces personnalités en dit long sur leur ressentiment. Il ne faudra donc pas compter sur des personnalités au poids plume politique comme Francis Nkea Ndzigue, Franck Nguema, Christian Menvie Obame ou Françoise Assengone Obame pour doucher ses velléités contre pouvoir. Le Pdg , et bien plus loin, le régime est en train de perdre le nord.
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