Une vue de la route détruites par les activités des camions.
Dans un pays où n'importe qui semble être le roi de la basse-cour, il est à craindre que certains comportements répréhensibles ne nuisent au bon vivre-ensemble. C'est le cas, à l'ancienne cité Sorako, au lieu-dit carrefour Touré, dans la commune d'Owendo, où les habitants sont victimes d’abus de tout genre occasionnés, depuis bientôt un mois, par les allées et venues des camions transportant les matériaux de construction d'un gigantesque chantier, qui appartiendrait à un haut gradé de la Garde républicaine (GR) et dont l'entrepreneur ne serait autre que Seydou Kane.
Sur place, le génie militaire et une société privée assurent les travaux dont les camions se relaient par dizaines. Pour leur part, les habitants sont, quotidiennement, soumis à des nuisances sonores auxquelles s'ajoute la privation, entre autres, de l'électricité, de la connexion Internet et de l'alimentation en eau, toutes ces installations ayant été détruites par les camions lors de leur passage. Devant cette situation abusive, la semaine dernière, les victimes sont montées au créneau, en érigeant des barricades sur les principales voies, qui desservent leur quartier, pour manifester leur mécontentement contre ces formes d'abus. Mais un mouvement d'humeur qui n'aura rien n'a changé au comportement déviant des chauffeurs et de l'officier de l'armée qui se sentirait intouchable.
Bien qu'informées de la situation, les autorités municipales de la commune d'Owendo sont muettes comme des carpes. Craignant pour leur poste, elles auraient, semble-t-il, peur d'affronter les responsables du chantier, qui, aux dires des habitants, se feraient passer pour des intouchables du régime Bongo-PDG.
« La situation est désolante depuis plusieurs semaines que ça dure. Nous n'arrivons plus à travailler ou à nous reposer en toute tranquillité. Les camions font les allées et venues toutes les minutes, et ce, tous les jours, même les week-ends. Ils coupent nos câbles d'électricité et d'Internet et lorsque qu'on interpelle les chauffeurs de ces camions, ils nous narguent, en disant que leur patron a assez d'argent qu'il va arranger », raconte un habitant totalement dépassé par cette situation qui perdure déjà.
En plus des dégâts occasionnés sur les installations privées, la voie publique n'est, nullement, épargnée. Le passage de ces poids lourds a fini par endommager le bitume. Des dégâts qui font craindre le pire à la tombée des prochaines pluies.
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