Les détenus du quartier "Chine populaire" ou "Prévention A" ont été agréablement surpris de recevoir le mercredi 27 juillet 2022 de nouveaux pensionnaires… et pas des moindres.
Il s'agit de Ike Ngouoni, ancien Porte-parole de la Présidence de la République, Patrichi Tanasa, ancien Administrateur Directeur Général de Gabon Oil Company, Jean Aimé Nziengui, ancien Directeur Technique de l'agence des transports ferroviaires, et Kongo Yoanis, lieutenant à la Garde Républicaine ( GR) et ancien aide de camp de Brice Laccruche Alihanga. Le quartier "Chine populaire " est le plus grand quartier de la prison centrale de Libreville, il compte 724 détenus, dont 285 condamnés .Il regroupe les personnes incarcérées pour des viols , des braquages, des personnes désœuvrées...
Ces quatre (4) détenus étaient tous en isolement à l'annexe 1 depuis plus de deux ans, en violation des dispositions en vigueur en matière des droits humains. SOS Prisonniers Gabon avait déjà interpellé les autorités pénitentiaires et judiciaires, afin de lever cet isolement qui ne repose sur aucune base légale.
SOS Prisonniers Gabon peut donc se réjouir du premier pas que les autorités viennent de faire.
Cependant, nous rappelons à l'administration carcérale que sur les vingt un(21) quartiers que compte la Prison Centrale de Libreville, il existe trois (3) quartiers - à savoir:
Spécial A, Spécial B et Spécial C - exclusivement réservés aux cadres de la République, aux fonctionnaires.
Nous invitons donc l'administration pénitentiaire à bien vouloir affecter ces quatre(4) détenus susmentionnés, dans l'un des quartiers de fonctionnaires.
SOS Prisonniers Gabon espère également que ces détenus qui ont été privés de leurs droits en milieu carcéral pourront désormais jouir pleinement de leurs droits à savoir:
Le droit à la communication (téléphoner au service social),le droit à la promenade,le droit à prier en communauté. Et doivent êtres détenus dans des conditions décentes conformément aux règles Nelson Mandela.
SOS Prisonniers Gabon invite encore nos autorités à faire un deuxième pas en levant l'isolement de Fall Aliou Badra, ressortissant sénégalais en détention préventive depuis 13 ans et en isolement depuis 2 ans, de Brice Laccruche Alihanga, de Kelly Ondo Obiang, de Renaud Akoué Allogho, de Justin Ndoundangoye, de Gassita, de Tony Ondo Mba etc. Ils sont tous en isolement à l'annexe 1 depuis plus de 2 ans. En violation flagrante de l'arrêté 0018/MJGS/CAB du 16 juillet 2014, portant règlement intérieur des établissements pénitentiaires, l'article 31 dudit règlement intérieur prévoit que l'isolement d'un détenu ne peut excéder 60 jours et la mesure de mise en cellule d'isolement doit être prononcée par la commission de discipline, suite à la faute d'un détenu.
L'article premier de la Constitution dispose " Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu'il est en état d'arrestation ou d'emprisonnement " Garder une personne en isolement pendant plus de 2 ans, n'est-ce pas de la maltraitance ? Garder une personne en isolement pendant plus de 2 ans dans une cellule de 3m²/3 n'est-ce pas de la torture ?
Notre pays est un État de droit, par conséquent les mauvais traitements infligés aux prisonniers doivent incessamment prendre fin.
L'article 10 du Pacte International relatif aux droits Civils et Politiques dispose que:
"Toute personne privée de sa liberté est traitée avec humanité et avec le respect de la dignité inhérente à la personne humaine."
SOS Prisonniers Gabon, pour le respect des droits humains en milieu carcéral.
HUMANISONS LES PRISONS
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