Barro Chambrier lors de sa conférence de presse.
Un costume noir taillé sur mesure. Une intervention médiatique méthodiquement préparée. Des collaborateurs qui veillent à ce que tout se passe bien. Alexandre Barro Chambrier soigne sa prise de parole ce jeudi 01 avril devant la presse. Le président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) débriefe une actualité politique et sociale dense. La campagne nationale de vaccination contre la Covid-19 engagée par le pouvoir, l’appel à la paix des braves et la récente interview d’Ali Bongo, constituent les thématiques sur lesquelles il axe son propos.
D’entrée Barro Chambrier indique sa satisfaction à l’Etat Chinois pour le don de 100 000 doses de vaccins à notre pays avant toutefois d’appeler le gouvernement gabonais à donner au peuple toutes les garanties pour dissiper les doutes et réticences sur la fiabilité de ce vaccin. « Nous déplorons que des campagnes d’explication spécifiques n’aient pas été entreprises afin de susciter le climat de confiance nécessaire qui aurait amené les plus grand nombre à se faire vacciner », fait observer Barro Chambrier.
L’appel à la paix des braves en l’état ne va rien apporter au pays
Pour le président du RPM on ne peut pas parler de paix ni s’engager dans un processus de paix sans que ceux qui ont causé des blessures au vivre ensemble ne reconnaissent le mal qu’ils ont commis. « Nul ne devrait se lever, actionné par on ne sait quelle main, pour appeler les partis politiques, à entrer dans un processus et espérer qu’ils y répondent tels des moutons. », souligne-t-il. Et de poursuivre : « tout processus de réconciliation exige des uns et des autres d’accepter leur part de responsabilité dans la crise qui menace le vivre ensemble. C’est à ce seul titre que nous entrerions dans un processus de recherche de la paix véritable dans notre pays ».
Si Barro Chambrier récuse en l’état cet appel à la paix des braves, il suggère par contre, pour une sortie de crise du pays, l’organisation d’une transition d’ici les prochaines élections présidentielles. Laquelle transition permettrait, entre autres, d’engager une réforme en profondeur du cadre électoral actuel en vue de l’organisation d’élections transparentes, crédibles et apaisées. Tout en relevant que l’attitude de ceux qui considèrent que tout va bien au Gabon, qu’il n’existe aucune crise (…) n’œuvre pas en faveur d’une sortie de crise et nous conduit inexorablement vers de nouveau périls pour la démocratie dans notre pays.
Du reste, l’ancien ministre du Pétrole n’a pas manqué de se prononcer sur la récente sortie d’Ali Bongo. « Il est incapable de dire avec précision l’état réel du Gabon, l’état réel de la situation économique, financière et sociale, son bilan est truffé d’innombrables effets d’annonce, de nombreuses promesses non tenues, d’une aggravation de la pauvreté, d’une multiplication des grèves…en un mot un échec. Il est temps qu’il laisse à d’autres Gabonais la possibilité de mettre leurs talents au service du pays pour le sortir de l’abîme dans lequel il l’a précipité. » Barro Chambrier poursuit : « Avant d’accuser l’opposition de manquer d’organisation, il devrait être suffisamment humble pour jeter un regard précis sur la gouvernance chaotique qu’il a généré en confiant les manettes de la gestion du pays à des amateurs et immatures. »
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