Il surprenait souvent. En dépit de son âge avancé, Jean Grégoire Aboghe n’hésitait pas à faire le déplacement dans les desks pour faire publier ses tribunes libres et partager avec les journalistes son regard sur l’évolution politique du pays. Au détour de ces conversations très enrichissantes, il contait aux jeunes journalistes les détails de l’avènement du multipartisme, les évènements de Rio, ses heures de militantisme dans le Mouvement de Redressement National (Morena).
Ce Grand homme ! Cette grande grande plume n’est plus. Le 14 mars dernier Grégoire Aboghé est décédé. Hier, vendredi 26 mars, le corps de ce bibliothécaire de formation a été exposé à son domicile du PK11. Des moments bouleversants aussi bien pour sa famille biologique que politique. Le Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM), formation politique au sein de laquelle il occupait le poste de Conseiller du président, Alexandre Barro Chambrier, a rendu hommage à « Un Grand Monsieur ». Barro Chambrier a d’ailleurs salué la mémoire « d’un homme plein de convictions, une source d’inspiration pour les jeunes… ». Le président du RPM n’aurait pas mieux décrit cet homme qui sans orgueil aucune, sans prétention, savait transmettre tout en échangeant.
Passionné du Gabon, Grégoire Aboghé constatait avec beaucoup de tristesse l’échec des différentes gouvernances : « En effet, depuis 1986, nos Chefs de l’Etat ne cessent de dire, d’avouer l’échec de leur gestion de l’Etat. Celui-ci ne peut se comprendre que si on le lie à la nature du contexte institutionnel dans lequel le Gabon a évolué depuis 1961. En effet, si l’on s’en tient à l’organisation des pouvoirs dans l’Etat telle que la présentent nos deux Constitutions, il est possible de dire que nos Chefs de l’Etat ont disposé de la totalité des pouvoirs et des ressources de l’Etat pour construire la nation gabonaise et la conduire vers le développement sous toutes ses formes : pouvoirs politique, juridique, administratif…» extrait de sa tribune libre publié en janvier 2020.
Fort de ce constat, l’administrateur civil à la retraite exhortait les nouvelles générations à sortir de ces errances politiques (la concentration des pouvoirs et la gestion autocratique) qui ne permettent pas au pays de décoller.
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