Gestion villageoise de la Bibliothèque universitaire : Quand le lieu du savoir se transforme en salle des fêtes

La Bibliothèque Universitaire l'objet d'une gestion chaotique.

Plus d’un an après le lancement des travaux de réfection et alors que son personnel est toujours à la maison à se tourner les pouces, la direction de la Bibliothèque universitaire a transformé ce lieu du savoir à une salle des fêtes. Question : qui empoche l’argent des locations ?

Que se passe-t-il à la Bibliothèque universitaire ? Le lieu du savoir s’est-il transformé en lieu de plaisance ? C’est visiblement le cas. Fermée au public, depuis plus d’un an déjà, pour des raisons de travaux de réfection, les installations de la BU servent désormais à l’organisation des cérémonies, notamment de mariage. Ce, alors que son personnel est assis à la maison pour des raisons de congé technique. « Cela fait plus d’un an que nous sommes assis à la maison. Et les travaux traînent. Du coup, nous nous demandons sur la fin des travaux. Sur les lieux, nous constatons que la BU s’est transformée à autre chose qu'un lieu du savoir », déclare un agent totalement désemparé.

Pourtant, du fait de la dégradation du bâtiment, un court-circuit avait failli réduire en cendres le bâtiment. De même que l'effondrement du plafond, survenu en plein jour, c’est-à-dire aux heures ouvrables, avait failli coûter la vie à des agents. Plus d’un an après le lancement des travaux, la BU est toujours fermée au public et les travaux sont, depuis lors, à l’arrêt. Une aubaine pour l’actuelle direction qui y a vu un moyen de se faire de l’argent, en faisant, désormais, louer la salle principale pour les cérémonies de mariage. Preuve d’une cupidité sans limite, l’argent, issu de ces locations, ne prend pas la route du Trésor public, mais celle des poches de la direction, souligne une source interne.

Pire, aucune disposition n’est prise pour protéger l’établissement en cours de rénovation d’actes de dégradation. Ne parlons pas des ouvrages qui servent sûrement d’essuie-tout aux invités.

La grève se poursuit

Bien qu’en congé technique, le personnel de la BU observe toujours une grève depuis plus d’un an. Les agents revendiquent les meilleures conditions de vie et de travail. Dans un état de délabrement avancé, plusieurs ouvrages ont été endommagés et la climatisation obsolète. « On suffoquait de chaleur. Dans la grande salle ainsi que dans le magasin, la climatisation ne fonctionnait plus. L’humidité et la chaleur ont détruit les livres », déplore un membre du personnel.

Autres points de revendication, le retard sur le paiement des primes de rendement, la situation sociale, notamment à la CNSS. « Beaucoup vont à la retraite sans suite à la CNSS, c’est-à-dire sans pension de retraite », s’indigne un autre agent de la BU. Toutes ces revendications sont restées sans solution, alors que les agents sont toujours assis à la maison. Autant dire qu’au retour des congés techniques, le personnel pourrait poursuivre son mouvement de grève.