Institut africain d’informatique : L’ école sombre en toute indifférence

IAI part en lambeaux.

Construit et installé au Gabon depuis 40 ans déjà, l’Institut africain d’informatique fait face à de nombreuses difficultés. En état de délabrement avancé, depuis plusieurs années, l’école fonctionne sous les différences de ses promoteurs.

L.M

L’Institut africain d’informatique, école inter-Etats d'enseignement supérieur spécialisée en informatique, créé en 1971, c'est-à-dire au lendemain des indépendances des Etats africains, avait pour ambition de soutenir les actions de développement national et sous-régional harmonieux d’une part, et de l’autre, le développement continu et accéléré de l'informatique dans le monde et la nécessité de disposer d'un personnel qualifié en nombre suffisant, pour faire face à l'évolution technologique.

Mais 40 ans après, force est de constater que cette ambition a foutu le camp. Si l’école a formé et fonctionné convenablement durant près de trois décennies, l’Institut africain d’informatique vit, malheureusement, l’une des périodes horribles de son histoire. Il ne passe plus une année, sans que le personnel aussi bien que les apprenants manifestent. Les premiers pour dénoncer les nombreux dysfonctionnements, la dégradation des bâtiments, l’absence des meilleures conditions de vie et de travail.

Au moment où nous mettions sous presse cet article, une grève bat toujours son plein au siège de l’école, situé dans le cinquième arrondissement de Libreville. En juin dernier, faute de paiement de 20 mois d’arriérés de salaire, les enseignants de l’Institut africain d’informatique (IAI) sont rentrés en grève, pour exiger le paiement immédiat de tous les mois de salaire dus.

Les enseignants déplorent également le non-respect du protocole d’accord scellé, en début d’année, avec la direction. « Nous avons démarré l’année 2020-2021 dans des conditions très difficiles. Nous n’avons pu la poursuivre qu’après avoir conclu avec la direction de l’institut un protocole d’accord, dans l’espoir d’avoir un minimum de garantie sur les conditions de travail », déplorent-ils.

Afin de sortir l’IAI de cette léthargie, les grévistes exigent la tenue d’un Conseil d’administration dans les plus brefs délais. « Nous avons actuellement de profondes inquiétudes sur la pérennité même de l’institut », a indiqué un représentant du personnel.