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Interview de Thierry Mbome Nyami : « Les personnes vivant avec le VIH/Sida sont abandonnées à elles-mêmes… »

IMG Thierry Mbome Nyami

Il est leader exécutif sous-régions Cémac & Cédéao pour la défense des personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Du fait de ce statut,  Thierry Mbome Nyami n’hésite pas à ouvertement critiquer le gouvernement dans la gestion de la pandémie du SIDA. Dans une interview accordée à nos confrères du journal La Cigale Enchantée, le leader  dénonce  le fait que les malades du VIH/SIDA soient délaissés et que le gouvernement concentre ses seuls efforts à la lutte contre la Covid-19.

 

Propos recueillis par Mwane Bawulu

 

Depuis trois semaines, vous multipliez les déclarations, en arguant que les personnes vivant avec le VIH sont maltraitées et abandonnées à elles-mêmes. Qu’en est-il exactement de leur sort ?

 

Nous déplorons d’abord l’incompétence du ministère de la Santé dirigé par le Dr Guy Patrick Obiang Ndong, parce qu’un bon ministre de la Santé doit tenir compte de toutes les pathologies, qui existent pendant la période de la Covid-19.

 

Effectivement, les personnes vivant avec le VIH/Sida sont abandonnées à elles-mêmes. Et cela est perceptible à travers le manque des mesures d’accompagnement. Par exemple, les kits alimentaires, qui sont destinés, chaque année, aux personnes vivant avec le VIH (PVIH), ne sont plus d’actualité, depuis belle lurette. Nous trouvons cela anormal. Surtout que nous savons qu’il y a un budget alloué à cet effet.

 

Autre fait, aujourd’hui, dans les centres de prise en charge, il y a des PVVIH qui sont diminuées. Certaines sont sans famille, d’autres rejetées. Bien plus, 80 % parmi elles sont sans emploi et donc sans revenu. Du coup, elles ne peuvent pas faire leur bilan de santé, comme nous le recommandent les médecins pour notre prise en charge.

 

L’on se souviendra qu’en 2019, l’Etat gabonais avait acheté des appareils pour le contrôle de la charge virale, en vue de soulager les malades dans les centres de prise en charge ; mais ces appareils ont été détournés par certains responsables du Plist (Programme de lutte contre les infections sexuellement transmissibles).

 

Or, dans les hôpitaux, les bilans coûtent extrêmement cher, et nous ne voyons pas les  efforts consentis par le ministère de la Santé, pour améliorer la situation. Presque toutes les personnes, qui ont occupé cette fonction jusqu’à Guy Patrick Obiang Ndong, ont fait montre de relâchement total. Et la conséquence est visible : les malades sont abandonnés à leur triste sort. Nous enregistrons de nombreux décès, qui se multiplient en cette période de la Covid-19. Et le ministre de la Santé ne se concentre que sur le seul problème de la Covid-19, ce qui n’est pas normal.

 

Il va falloir que Guy Patrick Obiang Ndong prenne ses responsabilités, pour remédier au problème de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida.

 

Que dire de la situation de la prise en charge à l’intérieur du pays ?

 

La situation est médiocre, désespérée, déplorable, voire des plus catastrophiques. Les médecins éprouvent d’énormes difficultés dans la prise en charge des malades, sans que le ministère de la Santé daigne déplorer des moyens nécessaires.

 

Que faire pour remédier à la situation ?

 

Il va falloir que le gouvernement, par le biais du ministère de la Santé, prenne ses responsabilités, en déployant plus de moyens dans les Centres de traitement ambulatoire (CTA) et s’assure que ces moyens ne sont pas détournés par certains médecins véreux.

 

Pour le moment, nous avons l’impression que le ministre de la Santé biaise avec ces médecins, qui font le désordre. Certains vont même jusqu’à vendre les ARV (anti-rétroviraux) qui sont censés être distribués gratuitement aux malades

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