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Politique

Kelly Ondo Obiang : « Le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J'ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque… »

IMG Kelly Ondo Obiang et ses hommes à la barre.

 

C’est loin d’être le procès d’un groupe d’hommes armés qui ont décidé, le 07 janvier 2019, de poser un acte. La deuxième journée (le lundi 21 juin dernier) du  procès de Kelly Ondo Obiang et ses hommes s’est vite transformée en une messe de révélations sur les raisons profondes du coup d’Etat raté. En plus   de la guerre  de Palais qui avait lieu au moment où  Ali Bongo était alité du fait de l’accident  vasculaire cérébral (AVC) dont il fut victime.

 

Prenant son temps, dans un récit clair, Kelly Ondo Obiang a d’entrée présenté le contexte dans lequel le pays était plongé : «  à la suite de l’AVC du président de la République le pays  se retrouvait dans une instabilité. Et à cette période, j'étais commandant par intérim de la compagnie d'honneur de la Garde Républicaine (GR). À ce titre j'assistais à toutes les réunions de l'Etat major. J’avais donc plusieurs informations, je suivais également toute l'actualité politique de mon pays avec la violation de l'article 13 de notre Constitution. Une guerre de clan était née à la présidence de la République, dirigée par le Directeur des services de renseignement. Sur le plan sécuritaire, il y avait la présence des mercenaires sur notre territoire et j'avais constaté un mouvement d'armes. Le Directeur de service de renseignements (Frédéric Bongo Ndlr) était devenu tout-puissant. Tout le monde avait désormais peur de lui. »

 

 

Fort de ma formation, poursuit-il,  j'ai donc tiré les conclusions que le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J'ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque.  Une déclaration qui détonne. Mais le Lieutenant de la Garde Républicaine reste droit dans ses bottes quand il rajoute : « J’ai pris mes responsabilités avec trois  frères d'armes. J'ai fait appel au peuple pour que le peuple gabonais puisse défendre sa souveraineté. »

 

Présenté dans l’opinion comme un groupe de « malfaiteurs », l’officier a profité de la tribune qui lui est offerte pour laver son image en indiquant : « Monsieur le Président (du tribunal Ndlr), on m’accuse d'association de malfaiteurs, je me suis rapproché de mes hommes pour défendre la patrie, donc ce n'est pas une association de malfaiteurs mais une association de patriotes ».

 

Après ces premières révélations choquantes, l’opinion attend désormais de savoir si les personnes citées par l’officier (Frédéric Bongo, Olivier Nzaou et d’autres officiers de la Garde Républicaine) seront assignées à la barre.            Le contraire laisserait penser qu’il y a  depuis le début de cette affaire une volonté de ne pas établir le niveau  de responsabilités des uns et des autres. 

 

C’est aussi l’occasion pour notre système judiciaire  d’affirmer son indépendance et de s’inscrire dans la construction de l’Etat de droit. Il faut surtout éviter que  les scènes de ce procès reconstruisent l'histoire,  la falsifient même au point que la vérité n’en sorte jamais.

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