Le Lac de Nzeng-Ayong fromagé : un danger à ciel ouvert

Ce lac est devenu un danger pour les populations.

Jusqu’à ce jour, aucune mesure préventive pour éviter un drame d’envergure n’a été prise, alors que les populations de Nzeng-Ayong fromagé ne cessent d’appeler les autorités à agir. Au fil des années, ce cratère, rempli d’eau et situé en plein cœur de la capitale gabonaise, ne fait que s’élargir avec une profondeur insoupçonnée. Exposant de fait les populations installées aux abords, notamment les enfants, à un danger permanent. Quand on observe le lac de près, l’on constate que l’eau affleure désormais les murs de certaines habitations, installant un phénomène d’érosion insidieuse pour se frayer un passage, témoigne un habitant.

D’ici quelques années, l’écroulement d’un mur d’habitation pourrait endeuiller encore plus d’une famille. D’autres maisons, construites sur le bassin-versant qui borde cette nappe d’eau, se trouvent maintenant sous la menace d’un glissement de terrain avec l’érosion visible de la pente, à mesure que le lac s’élargit. « Derrière ces maisons occupées, l’eau du lac a déjà bien creusé le sol. Il faut tout faire pour que les occupants déguerpissent, parce que le risque est grand vu que certaines maisons s’écroulent lentement », a indiqué un habitant du quartier.

Plusieurs cas de noyades ont été déjà enregistrés dans ce lac

« Il y aura toujours des noyades. Déjà, il y a quelque temps, un jeune élève du lycée Jean Hilaire Aubame Eyeghe a trouvé la mort dans ce même lac. C’est trois jours, après que le corps a été repêché flottant sur l’eau et en état de putréfaction avancé », indique un autre riverain. Avant d’ajouter : « Ce lac est devenu un lieu d’expérimentation des pratiques mystiques », confie Laurent, un habitant dudit quartier.

« Il revient aux autorités compétentes de prendre toutes les dispositions pour freiner l’élargissement du lac, d’interdire l’accès au site, notamment aux enfants, pour éviter d’autres noyades. Et si la première solution n’est pas envisageable, il faut alors déguerpir les populations et les maisons les plus exposées. On se rend compte que, si rien n’est fait, toute la zone sera engloutie par les eaux », interpelle un notable du quartier.