Le ministre des Transports, Constant Paillat accusé de violation des textes.
Le ministère des Transports est en proie à de sérieuses turbulences ces derniers temps. Au Bureau d'enquêtes des incidents et accidents d'aviation (BEIAA), c'est la guerre entre le ministre, Constant Brice Paillat et le Directeur intérimaire, Serge Olivier Nzikoué, par ailleurs premier enquêteur gabonais assermenté sur les incidents et accidents d'avion.
Le 22 juin courant le ministre de tutelle, Constant Paillat a pondu une note de service nommant au poste de directeur intérimaire du Bureau d'enquêtes des incidents et accidents d'aviation (BEIAA) , Guy-Patrick Ekome Nzeng. Cette nomination qui ne répond en aucune manière aux règles élémentaires de fonctionnement d'une administration, dénoncent des proches du directeur sortant, Serge Olivier Nzikoué.
À en croire des sources concordantes, le ministre Paillat aurait piqué une colère noire en l’encontre Serge Olivier Nzikoué. Du fait que dernier ait procédé au recrutement d’un personnel propre au BEIAA, en foulant au pied les règles procédurales. Ce qui serait totalement faux, selon l'entourage du Directeur limogé. Lequel entourage accuse plutôt le ministre de vouloir avoir la mainmise sur un dossier dont il n'a pas compétence.
En effet, dans le besoin de donner un fonctionnement répondant aux exigences internationales, des agents ont été recrutés depuis plus d'un an par Serge Olivier Nzikoué, le seul technicien en la matière, conformément au décret N° 000235/PR/MTL du 4 octobre 2018. Mieux, ayant défendu ce dossier à l'époque, le gouvernement a accordé pour la ligne budgétaire 2021 un montant d'un peu plus de 340 millions dédié au fonctionnement du BEIAA et pour les formations des nouveaux agents. Mais alors que les nouveaux agents attendent toujours le décaissement des fonds pour aller en formation, le ministre et son entourage auraient décidé de tout bloquer laissant ainsi pourrir la situation de ces jeunes gabonais qui aspirent servir leur pays dans les métiers de l'aéronautique.
Pire, en voulant régler des comptes à l'officier de police judiciaire à compétence spéciale, Serge Olivier Nzikoué, le membre du gouvernement va pondre une note de service, nommant comme Directeur intérimaire, Guy-Patrick Ekome Nzeng en foulant au pied, les règles basiques du fonctionnement d'une administration qui auraient voulu que le ministre prenne un arrêté au lieu d'une note de service. Une situation hautement décriée par les agents du BEIAA et les professionnels de l'aviation : « Malgré les nombreuses années passées au ministère des Transports, le ministre nous confirme qu'il n'a rien appris du fonctionnement d'une administration. Comment peut-il par une note de service, nommé un Directeur ? Surtout quand ce dernier ne remplit pas les critères pour occuper ledit poste ?», interroge un juriste. « Selon l'article les conditions de nomination, le directeur doit être certifié niveau d'anglais minimum 4 sur 6 d'un centre aéronautique reconnu au niveau international. Être diplômé enquêteur d'accidents d'aviation conformément à l'annexe 13 de l'OACI par une académie reconnue. Être capable de déterminer la stratégie adaptée pour la conduite d'une enquête en cas d'incidents ou accidents d'aviation. De tous ces critères, Guy-Patrick Ekome Nzeng ne répond à aucun. Sur quelle base, a été alors promu ce dernier ? » questionnent de nombreux cadres au sein du ministère.
Du reste, les nouveaux agents du BEIAA n'entendent pas se laisser faire. Ils promettent de saisir le Conseil d'État si le ministre s'obstinait à ramener le nombre de nouvelles recrues à 30.
(Affaire à suivre)
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