Ce n’est pas n’importe qui. Sa parole compte tant elle a occupé d’importantes fonctions au sommet de l’Etat. Native de la province du Moyen-Ogooué, Yolande Biké fut tour à tour chef de projet au ministère des Hydrocarbures (1982), Secrétaire général à la Société d’eaux et d’énergie du Gabon (1988), ministre de la Jeunesse (1990), Ambassadeur haut représentant du Gabon aux Nations Unies (2008), ministre du Tourisme (2009) et PCA à la Société nationale du bois Gabon (SNBG), au cours de la même année. Un parcours qui en dit long sur l’expérience d’une femme de caractère. Une femme de poigne qui vient d’oser dire ses vérités au régime qu’elle a longtemps servi.
Dans une interview fleuve accordée, le 22 mai dernier, au journal le Mbandja, Yolande Biké n’est pas passée par quatre chemins pour ouvertement dénoncer l’absence de stratégie dans la gestion de l’Etat, les violences, l’arbitraire… du régime d’Ali Bongo. Ce qui l’emmène à regretter avec beaucoup de tristesse, la situation sociale du peuple gabonais et le fait que le pays ne cesse d’aller à vau-l’eau. « Les gabonais sont malheureux dans leur propre pays » fait remarquer l’ancienne ministre.
Laquelle souligne en outre que la gestion du Covid-19 a relevé une fois encore de grosses lacunes dans l’organisation, notamment en ce qui concerne les mesures d’accompagnement pour les populations les plus vénérables avec une distribution chaotique des bons et des dons. Pour Yolande Biké, il est temps que les autorités gouvernementales, la dette intérieure due aux citoyens gabonais. Une dette constituée par des arriérés de solde, des pensions, de retraite mal calculée, des services rendus, des droits impayés…Pour l’ancienne ministre de Bongo père, ces gabonais qu’elle appelle « des pauvres riches » sont en train de mourir à petit feu et sont victimes de plus en plus d’AVC.
Est-elle toujours membre du Parti démocratique gabonais ?
Sans hésitation Yolande Biké dit ne plus appartenir à ce régime depuis l’année 2010. Période au cours de laquelle, les hiérarques du PDG l’ont montré la porte de sortie. Avec une pointe de moquerie, elle constate cependant que ceux qui ont décidé de son éviction n’ont pu empêcher la débâcle d’Ali Bongo en 2016 dans le Moyen-Ogooué.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires