Thierry Mbom Nyami est inquiété pour ses dénonciations.
L’affaire est révélée par l’hebdomadaire La Cigale Enchantée. Le leader associatif vient de passer trois jours en détention à la DGR pour avoir ouvertement dénoncé les détournements et autres malversations dans la distribution des médicaments destinés aux malades du VIH/Sida.
Nous sommes le mardi 06 juillet 2021. Comme souvent, en ce jour de la semaine, Thierry Mbom Nyami se rend au Centre de traitement ambulatoire du Centre hospitalier universitaire de Libreville pour prendre son traitement contre le VIH/Sida. Il est porteur de la maladie depuis plus d’une quinzaine d’années. Sauf que ce jour-là, celui qui, depuis lors, a consacré sa vie à la défense des intérêts des malades du VIH/Sida au Gabon, est loin de se douter qu’il est suivi par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR).
Ces derniers, qui ont pour ordre de l’arrêter, l’interpellent dès sa sortie du CTA. « Monsieur, suivez nous », indiquent-ils avec un ton impératif après s’être assuré qu’il s’agissait bien de Thierry Mbom Nyami. Sans opposer la moindre résistance, le leader associatif embarque dans le véhicule apprêté pour l’occasion. Direction le camp Roux où se situent les locaux de la DGR, la redoutable unité de Gendarmerie. Après avoir été installé, Thierry Mbom Nyami est informé que son arrestation fait suite à une plainte pour diffamation et insulte de l’actuelle Directrice du Programme de lutte contre les infections sexuellement transmissibles (PLIST), la Dr Raïssa Okouyi Ndong Assapi.
Le leader exécutif sous-région pour la défense des PVVIH est, à la suite de son audition, placé en garde à vue. Il va passer 3 jours dans les locaux lugubres de la DGR avant d’être présenté, le 09 juillet dernier, devant le Procureur de la République, afin de répondre des accusations portées à son encontre. Devant le Procureur de la République, Thierry Mbom Nyami ne va cesser d’indiquer qu’il ne s’agit pas de diffamation, mais de dénonciation du fait de la mauvaise gestion du médicament par le PLIST.
« C’est tout de même drôle ce qui se passe. Il est connu de tous qu’il y a, au Gabon, des ruptures du médicament, de manière fréquente, alors que le gouvernement fait d’énormes efforts, pour que les CTA soient pourvus en médicaments. Ces médicaments prennent souvent des destinations inconnues. Ce n’est pas de la diffamation de dire ce qui relève de la vérité, voire de l’évidence », se désole le leader associatif contacté par la rédaction de la Cigale Enchantée, le lundi 02 août dernier. Avant de rajouter qu’à ce jour, les responsables du PLIST sont incapables d’expliquer la destination prise par l’appareil de charge virale acheté par le gouvernement pour les malades. « Nous espérons que les autorités aillent au bout de toutes ces affaires, afin de faire la lumière sur l’ensemble des détournements et autres formes de malversations qui ont lieu dans la chaîne de distribution des médicaments », rajoute-t-il.
Si, entre-temps, le Procureur de la République a décidé de sa remise en liberté, Thierry Mbom Nyami a décidé de suspendre l’ensemble de ses activités associatives, en attendant la fin de cette affaire.
(Affaire à suivre…)
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