« Rien qu'en essayant de visualiser la scène j'ai honte à la place de ces larbins. Des pères et mères de familles vont se lever un matin, revêtir leurs plus beaux costumes et se réunir dans une salle de la présidence pour souhaiter les meilleurs vœux à quelqu'un qui n'est même pas là. (…) Ils sont vraiment décidés à plonger ce pays dans les profondeurs du ridicule. » C’est la réaction d’un internaute à la lecture du communiqué rendu public, le 03 janvier 2021, par le Conseiller spécial du président de la République, Chef du Département Protocole d’Etat, François Epouta.
Le communiqué faisant état de la présentation des vœux à Ali Bongo par visioconférence, les 05 et 06 janvier suscite une vive polémique. Si au Palais l’on a vite fait d’évoquer des dispositions prises en lien avec la Covid-19, dans l’opinion plusieurs voix évoquent un aménagement consécutif à l’état de santé d’Ali Bongo. Ce d’autant que depuis l’accident vasculaire cérébral du Chef de l’Etat à Ryad, ses sorties publiques et les rencontres avec les forces vives de la Nation ont été réduites au strict minimum à défaut de n’avoir pas lieu.
Beaucoup ont d’ailleurs trouvé étrange qu’Ali Bongo n’ait daigné effectuer le déplacement devant les chambres du parlement réunies en Congrès, le 29 décembre dernier, pour défendre la modification de la Constitution alors qu’en septembre 2012 et en juin 2016, il s’était plié à cet exercice pour expliquer aux élus du peuple sa vision dans la gouvernance du pays. Pire, le numéro un gabonais n'a pas abordé la question de la modification de la constitution dans son discours de présentation de voeux donnant l'impression d'un évènement banal alors que la question agite les débats.
Ne parlons pas de nombreuses absences du Chef de l’Etat à l’extérieur du pays lors des sommets et autres grandes rencontres. Depuis au moins deux ans, le Gabon n’est plus représenté que par le Premier ministre et les présidents des institutions à ces importants rendez-vous.
Il n’en fallait pas plus, pour qu’en ce début d’année, soit relancée la question de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat. L’opposition et la société civile libre ne cessent d’appeler, les institutions de la République à prendre leurs responsabilités en sifflant la fin d’une « comédie » qui n’a que trop durée.
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