Ils étaient plusieurs milliers de jeunes compatriotes à avoir bravés les mesures barrières pour prendre d'assaut l'école publique de Batavéa-1, dans le 3e arrondissement de la commune de Libreville, où ont été affichées les listes nominatives des candidats devant concourir au recrutement de 400 soldats à la Garde Républicaine. Les épreuves devant avoir lieu ce samedi 1er août à Libreville et Franceville.
Et comme il fallait s’y attendre, l’opération d’affichage des listes a vite tourné aux émeutes. Plusieurs candidats au concours se sont révoltés contre le fait qu’ils ne retrouvaient par leurs noms alors qu’ils ont fourni des dossiers complets. Ce, après des démarches administratives coûteuses et pénibles ( certificat de toise, acte de naissance légalisé, extrait de casier judiciaire…).
Sur le site, outre un détachement de la Garde Républicaine dépêché pour le maintien de l’ordre, aucune administration n’était présente pour des explications ou pour recevoir les réclamations. Une méprise qui a davantage suscitée la colère des candidats étrangement recalés. D’ailleurs, l’affaire va très vite tournée en heurts quand les soldats de la GR vont faire usage de bombes lacrymogènes pour disperser les contestataires.
Discrimination
Mais au-delà de cette passe d’arme entre candidats et soldats, ce concours révèle un problème bien plus profond au sein du pays ; l’inégalité des différentes provinces dans l’organisation d’un concours supposé être national. Sinon comment expliquer qu’en-dehors de la capitale Libreville, la seule ville où ce concours dit « républicain » va se tenir soit Franceville ( capitale de la province du Haut-Ogooué).
Questions : les jeunes des sept autres provinces sont-ils du fait de leurs appartenances des personnes « inaptes » à servir dans ce corps ? Mieux, la Garde Républicaine est-elle en grande partie réservée aux enfants originaires de la « province présidentielle » ? Le Haut-Ogooué a-t-il des particularités spécifiques pour donner naissance à des « bons soldats » et « des grands généraux » ?
Ce qui expliquerait peut-être qu’un département comme Lekabi-Lewolo ( Ngouoni) qui s’étend sur environ 27 km, compte à lui seul 50 généraux tous corps confondus. Ekoua, Ntori ( décédé), Barassouaga, Embinga, Odounga Célestin, Ludovic Ognagna, Khadim Oyabi, Honoré Oléry, Mathieu Douna, Idris Ngari et bien d’autres. Dans les forces de défense et de sécurité on assimile désormais la province du Haut-Ogooué à la « terre promise » tant ceux qui y sont issus bénéficient de privilèges aussi bien dans les campagnes de recrutement que dans les avancements en galons. Qu’est-ce qu’il y a de Républicain dans cette façon de faire ?
Pitié des hommes politiques gabonais. Mais pourquoi faire semblant de lancer un concours si on connait déjà les gens à recruter
Nous sommes habitués de ce fait. En dehors du problème soulevé, un autre s'ajoute, a savoir le chômage des gabonais. Comment un pays d'à peine 2 millions d'habitants n'arrive pas à trouver du travail à ces fils et filles ?
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