Sauf à être volontairement naïf, ce parti n’a plus rien à voir avec l’opposition. Du moins la véritable opposition portée par un idéal d’alternance au sommet de l’Etat. Les Démocrates parti dirigé par Guy Nzouba Ndama sont à situer à la confluence entre l’opposition dite Républicaine et la majorité au pouvoir.
A partir de ce postulat quoi de plus normal d’écouter de la bouche de l’ancien président de l’Assemblé nationale un discours appelant le chef de l’Exécutif à rassembler la classe politique et l’ensemble des corps de la société pour un nettoyage concerté de la maison Gabon au bord de l’effondrement. Ce discours prononcé à Mouila, le samedi dernier, à l’occasion de la rentrée politique de Les Démocrate a donné l’impression que le chef de ce parti considère qu’Ali Bongo serait étranger à la crise dans laquelle est désormais enfoncé le pays. Mieux, la faute serait exclusivement dévolue à des collaborateurs à qui le Président a placé sa confiance. On croirait rêver !
D’ailleurs Nzouba Ndama en rajoute une couche quand il accuse l’ex directeur de cabinet Brice Laccruche Aliangah d’avoir été à l’origine d’un dérapage constitutionnels occasionné par un zèle immodéré. Epargnant une nouvelle fois Ali Bongo de toutes véritables responsabilités. Ce chef de parti qui s’est pris une raclée mémorable lors de la dernière élection législative va pousser le bouchon de la honte plus loin en invitant Ali Bongo à dissoudre l’assemblée nationale. Une Assemblée nationale pourtant dans laquelle il se félicite d’avoir dix députés et de constituer de ce fait, la deuxième force politique du pays. Allez y comprendre quelque chose à de telles incohérences politiques.
Mais « Moukambo » (nom d’initié de Nzouba Ndama) sait où il va. En faisant la proposition de dissoudre l’assemblée nationale et de constituer un gouvernement restreint, l’homme tente une dernière pirouette pour se remettre en scelle. Quitte à sacrifier nombreux de ses lieutenants qui occupent des places de choix à l’hémicycle : Jonathan Ignoumba (4e vice président), Philipe Nzengue Mayila (deuxième questeur), Mesmin Wada (4e Secrétaire). Ne parlons pas des six autres députés qui ont bataillé dure pour se faire élire. Le salut national version Nzouba Ndama est en vérité le salut de son ventre, de ses intérêts. Point barre, le reste n’est que diversion.
Le vieux pere
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