Ils n’en démordent pas. Les avocats de Justin Ndoundangoye viennent, à l’occasion d’une énième déclaration de presse, de fustiger toutes les incongruités juridico-administratives dans le dossier de leur client. Me (s) Cédric Maguisset, Calvin Jacob et Ruffin Nkoulou Ondo indiquent qu’à travers plusieurs correspondances depuis le mois de février, ils ont eu à solliciter Madame le juge d’instruction spécialisé afin non seulement qu’elle communique le dossier d’accusation mais en plus qu’elle organise des confrontations entre les personnes qui ont prétendument accusé leur client et ce dernier.
Pour toute réponse, le juge va estimer que la confrontation est pour le moment prématurée. Une réponse qui a fait sursauter les avocats qui ne comprennent que le juge indique inopportun la confrontation entres les dénonciateurs et l’accusé mais s’est plutôt précipité à placer sous mandat de dépôt leur client. Une détention préventive qui du reste n’a pas respectée la procédure de la levée de l’immunité parlementaire. Ce qui fait dire aux avocats, que cette opération s’apparente inéluctablement à des poursuites politiques déguisées à l’aide de procédures échafaudées grossièrement.
Pour preuve, même la saisine de la présidente de la Cour constitutionnelle par les avocats aux fins de faire constater toutes les violations dans la levée de l’immunité parlementaire s’est heurtée au silence de Marie Madeleine Mborantsuo. Le même silence a été observé par le président de l’Assemblée nationale, Faustin Boukoubi. Or, indiquent les avocats, nous ne cessons de faire remarquer que les habitants du deuxième siège de la commune de Franceville sont privés d’un représentant à l’Assemblée nationale. Le suppléant ne pouvant siéger qu’en cas de nomination du titulaire au gouvernement ou en cas de décès, rien n’étant prévu en cas de déplacement ou de détention préventive.
Le refus des autorités gabonaises de répondre à ces saisines a emmené les avocats à saisir les juridictions régionales et internationales compétentes pour faire cesser ces manquements. En attendant les réponses de la Commission Africaine des droits de l’homme, du Comité des droits de l’homme des parlementaires de l’union interparlementaire, du Groupe de travail sur les détentions arbitraire, les avocats soulignent que « ces bricolages procéduraux, parfaitement incongrus, représentent une atteinte extrême pour la démocratie gabonaise ».
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