Les médecins sont en colère. Et ils ont tenu à le faire savoir à travers un communiqué publié hier, 27 avril. Le syndicat des médecins fonctionnaires gabonais a tenu d’entrée à présenter ses sincères condoléances à leur consœur, Dr Aude Lembet épouse du Dr Tanguy Tchantchou décédé de suite d’une contamination à la pandémie du Covid-19.
Après l’émotion qui découle de ce décès, les médecins demandent désormais des comptes et des têtes. En ligne de mire le Copil. Les médecins disent être outrés non seulement par le manque de considération des conditions d’inhumation de « ce valeureux gynécologue », mais aussi par les propos du Copil qui dans son communiqué a relevé que la contamination s’est faite en dehors du milieu professionnel. Inacceptable. Les lapidaires excuses de l’organisation conduites par le Pr Tchoua et le Dr Patrick Obiang ainsi que le pseudo hommage du gouvernement ne changeront plus rien à la réalité, lancent les médecins.
Pire, en première ligne du combat contre la pandémie, ils ne comprennent pas le peu d’estime des dirigeants à leur égard. D’où leurs interrogations : comment comprendre qu’au moment où ce personnel risque sa vie au quotidien dans nos hôpitaux, aucune attention, aucun encouragement, aucune faveur ne lui soit accordé ? Comment comprendre qu’après le matraquage médiatique sur les réceptions de dotations diverses, nous soyons toujours à rechercher dans les hôpitaux des équipements de protection individuelle, du savon, des solutions hydroalcooliques ? Comment comprendre que les habitants du grand Libreville soient privés de soins à cause de cette pandémie ? Quel est l’intérêt de réorienter les patients vers des structures dans lesquelles les spécialités médico-chirurgicales ne sont pas effectives ? Comment comprendre que malgré le protocole recommandé par le comité scientifique et validé par arrêté gouvernemental, un autre protocole est actuellement administré sans support légal ?
Autant d’interrogations qui mettent en évidence la gestion catastrophique de la crise et qui emmènent les médecins à prendre à témoin l’opinion nationale et internationale du mépris avec lequel ils sont traités. Promettant de réagir au moment opportun.
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