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Télé Africa et groupe TVsat : La télévision de la famille Bongo coule !

IMG Plus rien ne va dans cette télévision.

Quatre mois de salaires impayés, menace de paralysie, guerre familiale, personnel déboussolé, la télévision, propriété de la famille au pouvoir n’est pas loin de mettre la clef sous le paillasson. Ce, en dépit d’un soutien indéfectible au régime même au prix des principes déontologiques et éthiques du métier de journaliste.

 

En 2016, alors que tout au long de la campagne, Jean Ping était en train de laminer sur le terrain Ali Bongo Ondimba, le clan va se servir de sa chaîne de télévision privée, pour distiller dans l’opinion l’idée que le candidat de l’opposition était un homme dangereux prêt à mettre le pays à feu et à sang pour le pouvoir. Une contre-campagne sur fond de dénigrement, de mensonge et de manipulation va consister à distiller la peur. A peindre Ping comme l’homme qui, s’il accède au pouvoir, va écraser « les cafards ».

 

Evidemment, le peuple gabonais averti n’a accordé aucun crédit aux ramassis de « ragots » véhiculés par cette télévision. Lequel média avait jeté à la poubelle le respect de toutes les règles de déontologie et d’éthique pour plonger dans l’information « de caniveau » dangereuse pour la stabilité du pays. Ce, en dépit des appels à la retenue lancés en interne par des confrères, qui avaient vite compris que le média dans lequel ils travaillaient était en train de dépasser la ligne rouge. Sauf que la famille Bongo, propriétaire de Télé Africa, n’en avait cure.

 

Les années sont passées, Ali Bongo s’est maintenu après un énième coup d’état électoral au pouvoir. Paradoxe, la chaîne Télé Africa Ondimba n’est pas sortie de la galère financière et matérielle dans laquelle elle était déjà engluée. Bien au contraire, la chaîne, désormais aux mains de Steeve Chasa Ondo Methogo, le fils du sénateur PDG, Emmanuel Ondo Methogo, est tombée de Charybde en Scylla. Après les départs d’Anicet Adnan Bongo Ondimba et de son intérimaire, Christian Ndounou Delwami, le groupe est désormais au bord de mettre la clé sous le paillasson. Salaires impayés depuis quatre mois, agents précarisés, humiliés, jetés de leurs domiciles respectifs par les bailleurs, grèves récurrentes… le climat social est explosif.

 

Et comme si cela ne suffisait pas, l’argent promis par la présidence de la République, pour éponger les dettes et permettre au média un fonctionnement optimal, n’est toujours pas décaissé. La question n’est quasiment pas abordée au Palais du bord de mer, depuis l’accident vasculaire cérébral d’Ali Bongo Ondimba. « Le dossier est au point mort », confie une source à la direction de Télé Africa. Laquelle source ne comprend pas que l’engagement pris par le Président de la République tarde à être concrétisé. « Toutes les démarches entreprises auprès des personnalités à la présidence de la République pour d'éventuelles explications et réponses aux interrogations que suscite cette situation sont restées lettre morte », explique une autre source ulcérée par cette situation.

 

Si les responsables de la télévision se gardent de donner les noms des personnalités de la famille Bongo interpellées dans les différentes correspondances, d’autres sources indiquent, cependant, que l’une d’elles serait Pascaline Mferri Bongo Ondimba à qui incombe la gestion de cette entreprise, patrimoine de la famille au pouvoir. Sauf que les conflits d’intérêts entre Bongo et Valentin n’aident pas à une résolution de la crise. Ajouter à cela, la mise à l’écart de Pascaline du cercle du pouvoir.

 

Un projet de licenciement dans les tuyaux

 

Dans ce chaos familial, ce sont les « pauvres » agents qui risquent d’en payer le prix. Puisque, d’après plusieurs sources proches de la direction de Télé Africa, un projet de licenciement pour motif économique serait actuellement à l’étude. Steeve Chasa Ondo Methogo aurait saisi la présidence de la République, pour faire état de cette éventualité au regard de la situation financière catastrophique du groupe. Les mêmes sources révèlent, en outre, que l’étude et l’exécution du projet de licenciement ont été confiées au cabinet FIDUCIA.

 

Le personnel, déboussolé, tente, en dépit du contexte chaotique, de maintenir la télévision à flot. Mais plus pour longtemps, étant donné que l’idée d’une grève générale devant conduire à la paralysie est, actuellement, en gestation. Non sans que ledit personnel ne fustige l’accaparement du média par Chasa Ondo Methogo et Célestin Assélé, deux personnalités présentées comme des « marchands de vent » venus se faire du beurre. Le tout avec le soutien d’une Pascaline Mferri Bongo Ondimba qui brille par un silence à la limite de l’indifférence face aux souffrances de ces mères et pères de famille qui broient du noir. D’ailleurs, celle qui occupe le poste de Présidente du Conseil d’administration (PCA) n’a pas daigné lever le petit doigt au plus fort de la guerre ouverte entre les délégués du personnel et la direction de la télévision.

 

Du reste, la descente aux enfers de Télé Africa est la preuve qu’aucun média, même propriété de la famille au pouvoir, ne peut vivre des subsides et autres versements d’argent, tout en tournant le dos à l’attractivité et à l’objectivité attendues par les téléspectateurs. Il est alors normal que devant ce vide abyssal, les annonceurs sérieux ne se bousculent pas à la porte.

 

(Affaire à suivre…)

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