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Politique

(Tribune libre) Issoze Ngondet : Du recueillement pour la personne humaine mais des regrets pour l'homme politique

IMG Étienne Francky Meba Ondo.

Le décès de l’ancien Premier ministre n’a pas fini de susciter les réactions. Acteur de la société civile libre, ancien membre du cabinet de Moukagni Iwangou, Etienne Francky Meba Ondo, souligne les actes manqués du parcours politique d’Issose Ngondet.

(*) Par Étienne Francky Meba Ondo

 

 

Notre éducation nous invite au recueillement lorsque le Ciel rappelle à lui quelque être. Toutes nos condoléances ainsi exprimées à l'endroit de la famille peinée par la disparition d'un fils, frère, père, oncle, époux, grand-père et parent.

Il y a nécessairement des gens qui t'ont aimé et t'aimeront toujours de tout coeur. Loin des considérations politiques. Loin de nos regards extérieurs. Espérons que tu aies eu le temps de bien préparer les tiens à poursuivre leur voyage ici bas sans ta présence physique. Car, les morts ne sont pas morts, disait l'auteur.

 

Politiquement...

 

Tu n'es plus là. Te faire des reproches sur ta carrière politique aujourd'hui n'a plus d'importance.

Cependant, je me rappelle que, le 12 novembre 2018, alors que j'étais en fonction au Cabinet du ministre de l'Enseignement supérieur, je t'avais publiquement interpellé ici concernant les soucis de santé du Président de la République. M'offusquant de ce que la Présidence de la République communiquait en lieu et place du gouvernement qui en avait les prérogatives constitutionnelles, et dont tu étais le Chef.

Cela m'avait valu en off un rappel à l'ordre de la part du ministre après que tu l'interpelles pour exprimer ta colère.

 

C'est sur ces aspects que je formule mes regrets

 

Parce que vous nous contraignez, nous, jeunesse gabonaise, à la société du silence. A la démocratie des obédiences. A regarder le mal envahir la République sans mot dire, en ne pensant qu'à préserver nos avantages personnels. N'est-ce pas que "ceux qui savent ne parlent pas ?"

Vous êtes nombreux à avoir des carrières politiques denses de par vos fonctions occupées, mais vous laissez notre jeunesse et la postérité dans l'obscurité, et sans repères. Regardons le Gabon aujourd'hui : néant de valeurs morales positives.

 

Vous partez avec tant de secrets. Où sont vos mémoires, vos écrits ? Tant de secets gardés qui condamnent notre pays à la médiocrité. Au point d'avoir tous toléré et accepté cette ridicule cérémonie de prestation de serment à vous imposée par Ali Bongo Ondimba.

Tu aurais pu faire déclencher le processus de constatation de la vacance de pouvoir depuis octobre 2018. Peut-être même que tu l'as fait. Quid du rôle de la Cour constitutionnelle dans cette histoire ? Un témoin nous le dira-t-il un jour ? Saurons-nous si tu étais vraiment d'accord avec les mises en scène de la Présidence de la République que nous subissons depuis les événements d'octobre 2018 à Riyad ?

Les autres témoins sont encore vivants. Mais vous avez tous prêté serment pour ne rien dire. Même en quittant vos fonctions. Ainsi va le Gabon. Va alors.

Comme certains ici malheureusement, je n'exprimerai ni colère ni haine pour ta participation à la gestion du pays sous Ali Bongo Ondimba. Mais le Ciel sait très sincèrement ce que j'en pense.

 

Bonne route. La République, votre République, te sera reconnaissante.

 

(*) Diplômé du département des Sciences de l’information et de la Communication à l’UOB, Membre de la campagne  « Touche pas à ma terre ». Militant pour la Reconstruction de la Dignité Gabonaise.

 

 

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