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Politique

Tribune libre : « Pour toi FABIEN mon frangin »

IMG Me Fabien Méré.

(*) Par  Guy Nang Bekalé

 

« Comment te le dire ? Les mots me manquent et ne suffiront pas »

J’écrivais il y a quelques jours, sur ma page FB, que « TOUT CE QUI NAIT EST APPELE A MOURIR »avant que je n’apprenne, mon très cher frère et ami Fabien MERE, la poignante nouvelle de ton décès. Hier encore, j’ai publié un post dans lequel je disais que « LA VERITE DE CE MONDE C’EST LA MORT », en pensant aux courageux et sincères patriotes africains connus et inconnus assassinés par les puissances occidentales dont la France.

 

Après avoir suivi les réactions des internautes sur ces posts, j’ai reçu sur Whatsapp le message qui m’a annoncé ta mort. Je confesse que Mercredi, aux aurores, autour de 5 heures du matin, j’ai été bousculé dans mon lit par un violent grondement de tonnerre (quartier ancienne SOBRAGA) que j’ai considéré, après-coup, comme un signe prémonitoire de ta mort.

 

Chaque fois que l’on m’annonce la nouvelle de la disparition de quelqu’un que j’ai connu et avec qui j’ai passé des instants inoubliables faits d’amitié, de fraternité et de saines passions ; ma réaction est toujours la même.

 

Fabien ! Notre sens de l’humour mis à part, en apprenant ta mort, comme à mon habitude j’ai hésité entre le rire, la colère et les larmes. Désemparé, écœuré et indigné, j’ai immédiatement accusé…non pas le sort, mais ces hommes sans moralité ; de peu de compassion et de respect pour la vie humaine.

 

Intérieurement, sous l’emprise de l’émotion et de la rage, j’ai établi qu’on t’a suicidé avec peut-être la complicité des nôtres ou de nos ennemis : une femme ou un homme qui sait ? Faut-il croire que dans une équipe, une réunion ou un groupe d’hommes, les Dieux ne rappellent d’abord que ceux qu’ils aiment, comme l’avait dit quelqu’un, et j’ajoute moi que les salopards ne s’en prennent toujours qu’aux meilleurs.

 

Hélas ! Cette fois, c’est ton tour avant le suivant. Le parcours politique que nous avons fait ensemble nous a uni et forgé quelques souvenirs vivaces qui me reviennent nettement à la mémoire en ce jour de ton voyage sans retour ; en particulier l’épisode de GAMBA ; quand nous parlions toi, Joseph et moi de nos traditions, us et coutumes, de religion biblique et du jeune homme de 33 ans qui avait été atrocement assassiné au sommet d’une Montagne à la suite d’une parodie de procès dont le juge a relaxé le voyou meurtrier et a condamné à mort l’innocent au milieu des cris stridents et des slogans d’allégresse de la populace en délire.

 

FABIEN tu as été membre du collectif d’avocats qui m’ont défendu lors de mon procès politique en 1990. Ce jour-là, quand j’ai pris la parole pour invectiver le tribunal et le Pouvoir, tu m’as dit à l’oreille « Guy laisse, nous allons continuer ». Ta plaidoirie avait été sublime et elle l’est restée jusqu’à ce 27 janvier 2121.

 

L’ Afrique, le Gabon et le Trocadéro sont en deuil.

 

J’imagine le climat qui planera sur cette place historique de la France au prochain rassemblement des diasporas africaines. Ce qui est bien FABIEN c’est d’avoir conscience, durant la vie, que l’éternité n’est pas de ce monde et que tout humain doit obligatoirement honorer l’incontournable rendez-vous qui permet d’accéder au secret gardé caché par le créateur de tout. Heureux es-tu Fabien ! Tu l’as découvert sans témoin avant nous. Désormais tu sais tout de ton beau et cher pays le Gabon. Tu dois certainement regarder avec mépris, tristesse et regrets toutes les insanités, les laideurs et les horreurs ; œuvre satanique de ces hommes et femmes qui l’ont perverti, corrompu et vandalisé.

 

J’espère Maître, que Son Excellence Madame l’Ambassadrice du Gabon en France mettra tout en œuvre pour rapatrier ton corps dans les conditions idoines. Par dégoût, pudeur et amertume, je n’ai pas envie de pleurer, mais de t’honorer et de t’aimer encore et encore.

 

FABIEN mon frangin repose en paix

 

(*) Dr en Sciences Politique, membre de la Coalition pour la nouvelle République.

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