C’est un procès historique que celui qui s’est ouvert depuis le début de semaine contre deux sous-officiers de la Sécurité pénitentiaire. Le caporal-chef, Yvon Nzamba Moanda et le Sergent Chef-Major Freddy Bougondji Nicolas, ont comparu hier, lundi 28 novembre 2022, devant le tribunal de Libreville pour vol et coups et blessures volontaires sur le prisonnier Nguindjoi Obame Thomas, rapporte SOS Prisonniers Gabon ( SPG).
Le détenu qui a comme avocats, Me(s) Eyue Bekalé Gisèle et Zassi Mikala Davy Hermann, a dès le début du procès donné sa version des faits suite à l’agression dont il a été victime. D’après lui, il avait été extrait avec un codétenu de leur cellule par les deux agents au prétexte qu’ils détenaient des téléphones portables.
« C’ 'est ainsi que le cauchemar de Thomas a commencé. Il a été menotté par le dos, suivi d'une fouille. Selon Thomas, les 65.000 Fcfa qu'il avait dans sa poche ont été dérobés par les agents. Puis, il a été conduit au couloir du parloir. Il va alors être passé à tabac par les deux agents, à coups de câbles électriques, ceinturons. Il est mis au sol. Coups de rangers à la tête, au cou, au dos », a relevé à la barre la victime.
Le calvaire ne va, malheureusement pas s’arrêter là pour le détenu Obame Thomas, puisque le mercredi 9 novembre, quelques jours après avoir été copieusement torturé, il va être une nouvelle fois extrait de sa cellule pour subir une nouvelle séquence punitive. Ce, toujours au prétexte qu’il serait détenteur d’un téléphone portable.
"Par instinct de survie, je me suis mis à courir vers la maison du Directeur, mais un agent m'a mis un balayage, je suis tombé les menottes se sont mêmes brisées." Et, l'agent a dit "On va dire que tu as tenté de t'évader." Tout ceci s'est passé en présence de plusieurs agents et des détenus qui avaient déjà commencé la corvée. » rajoute le prisonnier à la barre.
Le prisonnier n’aura finalement la vie sauve que grâce à l’intervention du directeur de la prison. « Quand le directeur m'a vu, il a été choqué. J'avais le sang partout. Il m'a pris en photo et il a suspendu les deux agents séance tenante," conclut-il.
Les deux agents de la sécurité pénitentiaire vont, lors de leur audition respective à la barre, reconnaître avoir porté des coups au prisonnier avec des « ceinturons » et des « tuyaux. ». Les accusés vont, par la suite, présenter leurs excuses au détenu, Nguindjoi Obame Thomas. L’affaire a été placée en délibérée pour le 19 décembre prochain.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires