La traditionnelle réunion du Conseil du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) qui s’est tenue, ce jeudi 13 février, a été l’occasion pour ce parti de l’opposition de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de surendettement dans laquelle le régime d’Ali Bongo plonge le pays. Constatant l’émission sur le marché financier européen d’un nouvel emprunt obligataire d’un montant d’un milliard de dollars soit environ 600 milliards de Fcfa, le parti dirigé par Alexandre Barro Chambrier note que cet emprunt compte financer, par participation, le remboursement de dettes antérieures sur le même marché.
Une hérésie doublée d’une incurie que ne peut supporter le parti dirigé par ce Professeur agrégé en Economie. Conséquence le RPM déplore l’absence d’une véritable stratégie d’endettement du gouvernement, lequel ne cesse de reporter le remboursement de la dette sur les générations futures. « Il résulte de cette situation le maintien d’un taux d’endettement relativement élevé (65% du PIB) par rapport à l’objectif fixé par le gouvernement lui-même (32%) ainsi que sur l’accroissement de la charge de la dette sur les ressources publiques sans impact réel sur le développement du pays. », note le porte-parole du RPM, Alain Mombo.
Le RPM souligne dès lors que cette situation de surendettement dans laquelle les dirigeants actuels plongent notre pays est un facteur qui limite nos capacités d’investissements dans les secteurs économiques et sociaux qui ressortent des domaines prioritaires dans l’amélioration des conditions de vie des gabonais. Ainsi, poursuit, le bureau du RPM, l’endettement, au lieu de créer un cercle vertueux en faveur d’une dynamique de croissance, constitue de plus en plus un poids incompressible sur les finances publiques qui induit une détérioration des indicateurs sociaux et une menace d’aggravation de pauvreté. C’est pourquoi le RPM s’interroge : « Pourquoi et au nom de quelle ʺsolidarité républicaineʺ le peuple gabonais doit subir la charge d’une dette pour laquelle il ne bénéficie pas et dont il n’est pas demandeur ? »
Une interrogation qui restera sans doute sans réponse. Le régime actuel étant porté par une sorte nihilisme atavique qui fait craindre au pays tout entier le pire. Qui dirige le pays ? Y a-t-il encore un commandant à bord du navire Gabon ? Si le RMP n’élude pas la présence d’Ali Bongo à la tête de l’Exécutif, il fait cependant constater le danger que représentent les absences répétées d’Ali Bongo aux rencontres entre Chefs d’Etats. Une situation qui fragilise le leadership du Gabon sur le plan international et affaiblie sa voix dans la prise de décisions au niveau le plus élevé sur des questions importantes à l’échelon régional sur les plans politique, économique et financière ainsi que sécuritaire.
N'est-il pas temps de tirer les conséquences de cette incapacité à diriger le pays ?
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